Vous vous demandez peut-être pourquoi, ces dernières jours, vous avez trouvé portes closes en vous rendant au Palais de Tokyo.
La raison est très simple, une nouvelle exposition est en cours de montage, et le moins que l’on puisse dire c’est que « Le Bord des Mondes » vaut la peine qu’on l’attende un peu.
Dès le 18 février, vous pourrez découvrir Le Bord des Mondes au Palais de Tokyo, et s’il est une évidence c’est que nous avons affaire à bien plus qu’une simple exposition d’œuvres. On nous propose une vraie réflexion sur l’essence de la création et de ses territoires, sur l’invention et la recherche. On s’interroge sur la notion d’art, sur les cadres supposés qui l’englobe : une œuvre peut-elle ne pas être artistique ?
Cette exposition vous amènera aux confins de la création, au delà des territoires traditionnels et prédéfinis occupés par l’art. Ainsi vous découvrirez des artistes comme Jesse Krimes et ses productions réalisées lors de son incarcération dans une prison d’état américaine: toujours étonnantes, composées de cartes à jouer collées avec de la mousse à raser et du dentifrice, de morceaux de savon, de portraits en transferts de journal. Ou encore Jean Katambayi, dont les recherches obsédantes sur les flux d’énergie qui régissent notre monde, vous fascineront à coup sûr.
Mais si HotelRestoVisio s’intéresse de près à cette exposition, c’est pour la présence exceptionnelle de Pierre Gagnaire. Chef triplement étoilé, récemment reconnu comme le plus grand chefs du monde par ses pairs, sa composition pour l’exposition Le Bord des Mondes est particulièrement attendue. Pour des raisons techniques, il sera le seul artiste à ne pas exposer dans l’enceinte du Palais de Tokyo.
A partir du 24 février, il se demandera: Si le bord des mondes pouvait être goûté, si la sortie des territoires pouvait être dégustée, quelles seraient sa saveur, sa texture, ses couleurs ?
A intervalles réguliers et durant toute la durée de l’exposition, soit jusqu’au 5 mai 2015, le chef proposera des menus cherchant à apporter des réponses à cette question dans son établissement du VIIIe arrondissement de Paris, le Balzac.
Bénédict Beaugé, célèbre écrivain gastronome français définit déjà le travail de Pierre Gagnaire, comme « aux antipodes d’une certaine pratique contemporaine ultradirigiste : cuisine de l’imprévu, cuisine du possible, elle peut déconcerter car elle laisse une grande part à l’initiative du mangeur. »
C’est donc à travers des expériences gustatives et suggestives que le chef proposera sa version du « Bord des Mondes ». Pierre Gagnaire pousse loin la réflexions sur les limites de l’art, et se prépare à nous régaler les papilles et l’esprit.