« Derrière le plaisir de goûter un produit de qualité, n’oubliez pas, jamais, qu’il y a un éleveur, un homme de caractère, rejetant les diktats de la profession, refusant de courber l’échine, devant la toute-puissance du productivisme. » Il était l’une des figures emblématiques de la cuisine française, l’une des plus célèbres voix culinaires à la télévision et à la radio, toujours prompt à défendre la bonne chère. Critique gastronomique réputé, Jean-Pierre Coffe nous a quitté hier, mardi 29 mars, à l’âge de 78 ans. Retour sur une vie délicieusement riche en rebondissements …
Un Franc-parlé et des Lunettes Rondes Colorées !
La France a fait ses adieux aujourd’hui aux plus célèbres lunettes rondes colorées. Sa célèbre réplique « C’est de la merde ! » qu’il avait pour habitude de lancer pour dénoncer la malbouffe dont il était un fervent opposant, va nous manquer. Jean-Pierre Coffe, figure médiatique presque incontournable qui s’illustrait pour son franc-parler, s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi dans sa maison de Lanneray, en Eure-et-Loir à l’âge de 78 ans. Né en 1938 à Lunéville, Jean-Pierre Coffe a très vite été attiré par la cuisine au point de la représenter à la télévision. Il officie pour commencer sur Canal+ avec Jean-Luc Delarue dans La grande Famille et sur France 2 par la suite avec Michel Drucker dans Vivement dimanche. L’occasion pour lui de mettre en valeur toute la richesse et le savoir-faire de la cuisine française. Qui ne se souvient pas da la fameuse, que dis-je, de la cultissime séquence où il lançait des saucisses sur le plateau de La grande Famille en clamant haut et fort « C’est de la merde!».
Si la télévision l’a fait connaître au grand public, Jean-Pierre Coffe sévissait aussi à la radio notamment sur RTL où il siégeait parmi Les Grosses Têtes. Laurent Ruquier faisait souvent appel à celui qui était déjà son complice sur Europe 1 dans On va s’gêner pour muscler son émission quotidienne. Une amitié les liait et les téléspectateurs les avaient vus très complices dans «Ils ont tous quelque chose de Laurent Ruquier» diffusé dernièrement sur France 2 et présentée par Michel Drucker. «Le compagnon de Jean-Pierre Coffe m’autorise à vous confirmer sa disparition», a également tweeté Laurent Ruquier, ajoutant: «J’aimerais tant qu’il m’engueule encore», en référence aux fameux coups de gueule du critique gastronomique. Sur RTL, Laurent Ruquier a confié être au courant de son décès depuis mardi. «Il souhaitait partir en toute discrétion, c’étaient ses dernières volontés. Evidemment, l’information a fuité comme toujours. C’est raté, j’ai envie de dire parce que de toutes façons, la discrétion et Jean-Pierre Coffe, c’est deux choses qui n’allaient pas vraiment ensemble» a-t-il soufflé à l’antenne, mercredi matin. Selon RTL, il continuait à venir chaque semaine et y était encore allé ces tout derniers jours. Un hommage unanime des téléspectateurs ou auditeurs, célèbres ou anonymes lui est depuis rendu sur la toile. Parmi eux, François Hollande qui, dans un message court publié peu avant 7h30, a écrit: «Jean-Pierre Coffe était un bon vivant et avait le goût de partager avec ses amis et les Français le plaisir des rencontres et des saveurs».
Tout pour sa cuisine …
Bien que devenu personnage publique, Jean-Pierre Coffe n’a jamais oublié son premier amour, à savoir la cuisine. Dans ses nombreux livres de recettes et ses essais, le chroniqueur gastronomique distillait ses conseils pour mieux consommer et prendre plus de plaisir à table. Prendre son temps, ne pas gaspiller, acheter des produits de saison… En voici quelques qui demeureront bien après son départ :
– En cuisine, il faut prendre du plaisir. « Cuisiner est un moment de plaisir, jamais de stress« , avance-t-il sur son site. Telle est en partie sa réponse à ceux qui lui écrivent en affirmant de pas avoir de temps mais l’envie de cuisiner. Pour prendre du plaisir à cuisiner puis manger, pas besoin de se lancer dans des recettes compliquées. Le plaisir, c’est la simplicité. « Faire bien en cuisine consiste à mettre tous les atouts de son côté pour réussir le plat qu’on entreprend, ne pas se laisser surprendre pendant sa réalisation, ne pas se surestimer« , explique-t-il.
– Le plaisir en cuisine passe par un principe important: les produits doivent être de saison. C’était l’un de ses plus grands chevaux de bataille: il faut acheter des produits de saison – les préparer le plus simplement possible. C’est avant tout une question de coût: « Les saisons sont indispensables à respecter si on veut faire des économies et manger plus sainement. En effet, la désaisonnalisation est coûteuse, puisqu’elle implique des frais de transport élevés qu’il faut bien répercuter dans le prix de vente, même si on nous explique que dans les pays lointains la main d’oeuvre est meilleur marché. »
– Le gâchis doit être banni de nos habitudes, voilà qui est clair. « Faire les poubelles des restaurants, des boulangers, et même de certains de nos concitoyens est affligeant. On s’aperçoit de la quantité invraisemblable de déchets que nous produisons et que nous pourrions parfaitement réutiliser », s’indigne-t-il sur son site. Pour lui, il faut apprendre à utiliser tous nos restes. Avant de jeter des morceaux de légumes non utilisés, pourquoi ne pas songer à en faire un potage? Vous allez jeter l’eau de cuisson de vos pâtes, pourquoi ne pas s’en servir comme base pour ce même potage?
Un grand homme nous a quitté …
Tout l’équipe d’HotelRestoVisio présente à sa famille et ses amis ses plus sincères condoléances !